La COP15 qui s'est tenue au Canada cette année est passée inaperçue à cause de la coupe du monde de football. Pourtant, il s'agit d'un événement crucial pour la lutte contre le changement climatique et pour l'avenir de notre planète. Malheureusement, la coupe du monde a monopolisé l'attention des médias et du public, laissant peu de place pour les autres sujets d'actualité importants.
La COP15 (Conférence des Parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques) est une réunion internationale qui se tient tous les ans afin de discuter de la lutte contre le changement climatique et de trouver des solutions pour atténuer ses effets.
L’édition de 2022 s’est tenue au Canada du 7 au 19 Décembre. Elle est passée inaperçue, pourtant elle est historique ! C’est le chef du Programme des Nations Unies pour le développement lui-même, Achim Steiner, qui utilise cet adjectif pour la qualifier.
L’espoir est permis après cette édition d’après Achim Steiner : « Cet accord signifie que les gens du monde entier peuvent espérer de réels progrès pour mettre un terme à la perte de biodiversité et protéger et restaurer nos terres et nos mers d'une manière qui préserve notre planète et respecte les droits des peuples autochtones et des communautés locales »
En effet, il a été convenu par les nations deux importantes actions:
- La préservation de 30% des terres, océans et zones côtières d’ici 2030, contre seulement 17% de terres et 8% d’océans protégés aujourd’hui.
- La mise en place d’une aide annuelle de 30 milliards de dollars à la conservation aux pays en voie de développement
Pour cela, ont été fixées des cibles à atteindre d’ici 2030, 23 au total. Parmi elles, on y retrouve la réduction de moitié du gaspillage alimentaire mondial, l’arrêt de l’extinction des espèces ou encore la protection des droits des populations autochtones.
La COP15 a également permis le lancement d'une plateforme destinée à aider les pays à accélérer la mise en œuvre de ces différentes actions et cibles. Avec cette plateforme, l'objectif est de faciliter l'accès au soutien financier et technique aux différents niveaux et aux besoins nationaux.
Comme le souligne Achim Steiner, il faut désormais passer à l’action pour réellement mettre en œuvre les engagements ainsi pris.
En ce sens, il rappelle l’importance de la participation de l’ensemble des parties prenantes, qu’il s’agisse des gouvernements, des entreprises ou de la société civile. "Nous devons travailler ensemble pour s’assurer que cet accord est mis en œuvre de manière efficace et que nous parvenons à protéger notre planète et à respecter les droits des peuples autochtones et des communautés locales" dit-il.
Si Achim Steiner semble optimiste, ce n’est pas le cas de nombreuses associations qui visent à protéger l’environnement. Li Shuo, conseiller chez Greenpeace est clair, pour lui cet accord «(...) c’est comme un vélo sans les vitesses. »
D'autres défenseurs de l'environnement craignent également des échéances trop lointaines au vu de l'urgence actuelle. On ne peut qu’être en accord avec eux, le temps presse ! Aujourd'hui, ce sont 75% des écosystèmes mondiaux qui sont altérés par l'activité humaine et on compte plus d'un million d'espèces menacées de disparition.
A cette crainte s’ajoute, le bilan du précédent plan d’action. En effet, le plan décennal précédent signé au Japon en 2010 n'a atteint quasiment aucun de ses objectifs !
De ce fait, même si cet accord peut être qualifié d’historique, on peut douter de sa réelle mise en place. Le fait qu’il soit passé totalement inaperçu amplifie ce sentiment. Comment espérer sa réelle application lorsque les sociétés et médias semblent davantage intéressés par un événement sportif plutôt que par un événement crucial pour la lutte contre le changement climatique ?
Affaire à suivre…
