Le contexte
Le XXIe siècle est marqué par l’explosion de l’utilisation des NTIC : les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication. Ces technologies occupent une place de plus en plus importante au sein de nos sociétés.
Le numérique a permis d’améliorer nos conditions de vie, notre quotidien ainsi que notre productivité. Les progrès technologiques ont rendu la communication instantanée et mondialisée. L’accès à l’information a été facilité et démocratisé ce qui a nettement facilité l’accès aux savoirs pour tous.
Cependant, cette révolution n'est pas sans conséquences. Sur le plan environnemental, la fabrication et l'utilisation massive des technologies ont un impact négatif sur les ressources disponibles et sur la planète. Leur production nécessite souvent des ressources non renouvelables et une utilisation importante d’énergie. De plus, le cycle de vie de ces appareils reste souvent court, conduisant à des problèmes de gestion des déchets électroniques.
La transition écologique concerne donc également le secteur numérique et exige que les fabricants adoptent diverses mesures pour réduire l’empreinte écologique et climatique.
L’impact écologique
Le numérique, devenu vital pour l’homme, nécessite l’utilisation d’une quantité importante de ressources naturelles et minérales qui se raréfient rapidement.
Par exemple, la fabrication d’un composant numérique peut représenter jusqu’à 80% des impacts environnementaux alors que son utilisation ne représente que 20%.
Il existe une tension entre l’utilisation des ressources naturelles nécessaires pour fabriquer ces composants et celles nécessaires pour construire des panneaux solaires et les éoliennes par exemple.
Le cycle de vie d’un produit a un impact environnemental conséquent incluant sa fabrication (l’extraction et l’utilisation des matières premières, la consommation d’eau…), l’utilisation d’énergie et la fin de vie du produit (pollution des sols, gestion des déchets dangereux des équipements électroniques…).
Voici quelques chiffres révélateurs :
• Internet représente près de 4% des GES mondiales ce qui est 50% plus élevé que les émissions annuelles du transport aérien.
• D’après l’ADEME, 70% à 90% des équipements électroniques ne sont pas recyclés conformément aux réglementations.
• La durée de vie moyenne d’un ordinateur d’un ordinateur est passée de 4 ans contre 11 ans entre 1985 et 2015.
Dans une société où le numérique est devenu indispensable et omniprésent, il est donc nécessaire de tendre vers un modèle plus responsable et durable.
L’impact sociétal
La production de produits électroniques nécessite l’extraction de ressources minières ce qui pose de nombreux problèmes sociales et éthiques.
Au-delà de l’impact négatif de la déforestation sur la dégradation des écosystèmes ainsi que de la pollution de l’eau, de l’air et du sol, les conditions de travail sont très dangereuses.
L’exploitation a souvent lieu dans des pays en développement là où les réglementations visant à protéger les travailleurs sont moins contraignantes voire inexistantes.
Cette situation laisse la porte ouverte à des conditions de travail déplorables pouvant déboucher sur des accidents du travail ou le développement de certaines maladies.
Dans certaines mines comme en République du Congo, le travail des enfants est courant et concerne au moins 40 000 travailleurs mineurs.
Ces activités ont de lourdes conséquences sur les populations locales en perturbant leur coutume et leur mode de vie traditionnel, les poussant parfois à quitter leur terre.
Bien qu’il y ait une prise de conscience de ces enjeux-là depuis plusieurs années, la situation reste préoccupante pour de nombreux travailleurs qui cumulent à la fois des conditions de travail épuisantes accompagnées, des salaires trop bas et un environnement de travail dangereux.
Cette situation doit pousser les consommateurs à être vigilant et à s’informer sur le processus de production des nouvelles technologies afin de dénoncer les industries qui autorisent ce genre de traitement.
Qu’est-ce que le numérique responsable ?
Afin de diminuer l’empreinte écologique du secteur, le concept de numérique responsable ou Green IT a vu le jour et prône une utilisation plus raisonnée et sobre de l’énergie et des technologies, tout en maintenant leur développement et leur usage pour tous.
Il existe plusieurs moyens pour parvenir à diminuer l’impact environnemental du numérique : allonger la durée de vie des appareils électroniques, optimiser leur efficacité énergétique et choisir des technologies moins énergivores tout en s’assurant de les rendre plus accessibles auprès de la population.
La gestion des déchets numériques reste un des problèmes majeurs, avec l’accélération de la production, le volume des déchets a drastiquement augmenté. Des substances telles que le plomb, le mercure et le cadmium, nocives à la fois pour l’environnement et la planète si elles ne sont pas traitées correctement contribuent à la hausse des émissions de GES.
Le numérique responsable vise également à rendre la technologie accessible à tous en prenant en compte différents défis auxquels font face certains individus : lutter contre les zones blanches (les zones du globe qui ne sont pas couvertes par internet) ou les zones où l’accès au réseau reste compliqué, l’inclusion des personnes handicapées (adapter les sites web et les appareils numériques aux personnes malvoyantes, sourdes ou ayant un autre handicap) et enfin rapprocher les personnes âgées des nouvelles technologies.
Pour cela, il est essentiel de rendre les sites web inclusifs et accessibles en mettant en place l’éco-conception : une navigation fluide, inclusive, agréable, lisible avec une attention particulière accordée au graphisme, la taille de la police et aux couleurs.
Les grands principes du numérique responsable
-Le recyclage reste le point principal pour réduire l’impact environnemental des déchets et permet de récupérer les différents matériaux et de limiter l’extraction d’autres ressources.
-La réparation des appareils reste un moyen très efficace de prolonger leur durée d’utilisation, cela crée de l’emploi et réduit considérablement la quantité de déchets à recycler.
-La conception de produits durables, facilement réparables et recyclables.
-Sensibiliser les consommateurs sur l’importance de choisir des appareils moins énergivores, se renseigner sur son cycle de vie ainsi que sa provenance, et pourquoi pas commencer à privilégier les produits de seconde main.
-Encourager les producteurs à récupérer les produits en fin de vie afin de les reconditionner ou /les recycler en mettant à disposition des consommateurs des lieux de collecte.
Quelques conseils pour réduire la consommation d’énergie sur vos appareils
-Penser à éteindre vos appareils lorsque vous ne les utilisez plus car ils continuent de consommer de l’énergie même lorsqu’ils sont en veille.
-Limiter le nombre d’onglets ouverts sur internet et désactiver les fonctions que vous n’utilisez pas (GPS, localisation, wifi, Bluetooth…).
-Utiliser la fonction économie d’énergie sur votre téléphone et votre ordinateur si c’est possible.
-Penser à vider votre corbeille d’emails afin de gérer au mieux votre stockage disponible.
En adoptant ces quelques réflexes vous contribuez à réduire l’empreinte écologique de vos appareils et vous réduirez votre facture énergétique.
L’initiative française : la création du label Numérique Responsable
En 2019, le label Numérique Responsable a été créé en France visant à encadrer et favoriser le développement d’une démarche responsable dans le secteur numérique. Ce label a pour but de guider les entreprises à intégrer ces principes au cœur de leur activité.
Le label s’appuie sur trois piliers : les individus (l’inclusion et l’équité sociale), la planète (l’empreinte écologique) et l’économie (la technologie, l’innovation et la RSE).
Pour obtenir ce label, les entreprises doivent connaître et comprendre les enjeux environnementaux, sociaux et économiques liés au secteur du numérique et adapter leur modèle de production en fonction. Le comité du label doit examiner le plan d’action de l’entreprise ainsi qu’évaluer les objectifs entrepris et leur suivi.
Adopter une démarche responsable ne peut qu’être bénéfique pour l’entreprise car en plus d’avoir une démarche durable elle peut réaliser d'importantes réductions de coût de production en privilégiant l’achat de produits reconditionnés et en réduisant sa facture d’énergie par exemple.
